Racket aux Aves

22/03/2018 : Les Aves

Les Aves

Le permis de croisière aux Roques est limité à deux semaines. A notre arrivée, nous avons donc payé le parc pour cette période maximum, et nous avons fait notre sortie réglementaire le quinzième jour. Cependant, ce délai est bien court pour faire le tour de l’'archipel, d’'autant plus qu'’il faudrait revenir à Gran Roque pour faire les formalités de sortie. Nous avons donc fait comme tout le monde une sortie officielle, avant de faire escale dans les îles du sud ouest et continuer notre route vers Les Aves.

Les Aves, ce sont deux petites îles vénézuéliennes, Barlovento et Sotavento, à mi-chemin entre Les Roques et Bonaire. Escales que l'’on conseille vivement, car nous avons beaucoup aimé.

A Barlovento, il n’y a pas d’'autorités, juste quelques pécheurs des Roques qui viennent pour des campagnes de pêche de quelques semaines et qui vivent là de façon très précaire. On pensait pouvoir échanger quelques produits alimentaires contre du poisson ou des langoustes, mais en fait, ce dont ils manquaient le plus, c'’est de l’'eau potable. Eau que nous avons fournie avec plaisir, puisque nous avons un dessalinisateur à bord.
Et là encore, nous avons bénéficié d'’un calme absolu, le mouillage étant très protégé des vents d’'est.
L’'intérêt majeur de Barlovento, ce sont les oiseaux . Ils sont des milliers à nicher dans la mangrove, et étant donné qu’ils ne sont pas chassés, on peut les approcher à les toucher. Ils ne sont absolument pas craintifs. Et quel spectacle de les voir voler en rond par centaines au dessus de la forêt, profitant du vent et des courants ascendants. Ker Yamm étant mouillé à quelques dizaines de mètres, nous avons eu droit au lever du jour au réveil de tout ce petit monde. Ca fait un peu de bruit, mais c'’est tellement dépaysant.

A Sotavento, en revanche, il y a des autorités. Les garde-côtes. En somme, quelque chose de rassurant de prime abord. Nous avons donc mouillé à l’'endroit habituel et avons attendu ces messieurs comme il est de coutume pour cette île. Ils sont venus à cinq pour nous contrôler, quatre gars sympas et un chef à la mine patibulaire. A vrai dire, tout s'’est bien passé jusqu’'à la visite. Le chef seul est descendu dans le carré et a commencé à ouvrir les coffres en nous désignant ce qu’il voulait pour lui. Café, huile, chocolat et j'’en passe. On a juste accepté, avec beaucoup de stress quand même, de ne lui donner qu'’un petit pot de café lyophilisé. Puis il nous a demandé des dollars.
- Combien ?
- Soixante.
- Non, quarante, car nous ne sommes que deux à bord.
Et comme il en voulait plus, on lui a dit qu’'on n'’en avait plus, et qu’il ne nous restait qu’'un seul dollar qu'’on lui a tendu mais qu'’il a refusé avec un petit sourire mauvais. Au bout du compte, il est parti avec ça sans vraiment fouiller le reste du bateau. On n’'était quand même pas bien rassurés.
De là l’'intérêt de voyager à deux bateaux.
Nos voisins Narcose se sont vu soulagés de soixante dollars et d'’un peu d'’épicerie. A 170000 bolivars le dollar, ce fut une bonne journée pour ces fonctionnaires.

Nous sommes restés deux jours à Sotavento, car l'’accueil des pêcheurs, du continent cette fois-ci, a largement rattrapé la goujaterie des autorités. Comme à Barlovento, la denrée la plus rare est l'’eau potable. Nous leur en avons donné une centaine de litres, et avons reçu en retour une quinzaine de kilos de poisson. Mérou, poisson perroquet, langoustes. Ils ne savaient plus quoi faire pour nous remercier.
Et puis, à quelques encablures du mouillage, nous avons profité grandement en masque-tuba des cayes de corail magnifiques. L'’eau est extrêmement claire, et les patates de corail abritent dans deux mètres d’'eau une quantité impressionnante de poissons. Une journée à nous faire oublier l’'accueil déplorable que nous avons reçu de la part des autorités.
Et comme tout a une fin, le lendemain, nous avons fait cap à l'’ouest, direction Bonaire.



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