Les Roques, une destination confidentielle.

03/03/2018 : El Gran Roque

Les Roques

Deux ans sans nouvelles! Deux ans sans rien faire ? Non non, pas tout a fait.

On s'’est quittés en mars 2016 en République Dominicaine. Et plutôt que d'en dire du mal à chaud à l’'époque, j'ai préféré m'abstenir. En deux mots, après l'escale de Barahonas, nous nous sommes arrêtés à Salinas, puis à Boca Chica. Et deux ans plus tard, on n'a pas vraiment envie d'y retourner. En tout cas pas pour le plaisir.

La suite, un convoyage classique d' île en île déjà connues jusqu'en Martinique.
Un petit intermède de six mois en métropole, puis, six mois dans les îles du nord. Antigua que nous connaissions déjà, Barbuda, St Martin, et les Îles Vierges Britanniques. Et après six nouveaux mois en métropole, pendant que le bateau aît échappé aux trois cyclones qui ont dévasté toutes les îles que nous venions de visiter, nous voici d'attaque pour de nouvelles destinations.

Nous sommes arrivés hier soir aux Roquès après trois nuits et trois jours de navigation tranquille. Vent de medium à faible, très mal orienté, qui nous a valu de tirer des bords au portant sur tout le parcours. Narcose, que nous accompagnons pour cette croisière a même sorti son spi une journée entière.
Nous, pas... Plus envie.

Les Roquès, ce sont de petites îles vénézuéliennes qui forment un archipel au nord de Caracas la capitale du Vénézuéla. Le seul archipel vénézuélien encore accessible sans trop de risques, ce qui nous a toutefois décidé à partir à deux bateaux.
Depuis notre départ en 2012, nous avons fait de très belles escales. Malgré cela, en arrivant ici, nous sommes restés sans voix devant la beauté des paysages. Les multiples nuances de la mer, les plages de sable blanc, les récifs protecteurs des nombreux mouillages, les petites îles très plates couvertes de mangrove, l’immensité du site, et puis, ce qui devient de plus en plus précieux, le calme et l’isolement. Deux trois voiliers par-ci par-là, quelques bateaux de pécheurs et c'est tout.
Un paradis ! En tout cas, pour nous.

El Gran Roque
Comme son nom l'’indique, El Gran Roque est l'’île principale, et la seule habitée de tout l'’archipel. C’est aussi le point d’'entrée pour les formalités douanières et l’'immigration. Entre la douane, l’'immigration, l'’armée, le parc national et le bureau du port, ce n'’est pas moins de cinq administrations auxquelles nous devons nous présenter. Mais tout cela dans une atmosphère très cordiale, tant que nous suivons le protocole.
Le plus compliqué est sans conteste le problème financier. Nous devons en effet payer des taxes pour l’'accès au parc national, mais compte tenu de l’'inflation, le bolivar, monnaie nationale, ne vaut plus rien. Mais nous devons malgré tout payer en bolivars. Notre facture, d’'environ 170 dollars US, est de 28 900 000 bolivars ce qui représente pas moins de 144 500 billets de 200 bolivars. Impossible de s’'approvisionner au distributeur de billets, ni à la banque locale, ni à la pharmacie, pourvoyeuse de billets jusqu'’à l’'an dernier. Il n’'y a plus assez de billets.
Il faut donc s'’adresser à un intermédiaire local, qui lui paye le parc à notre place avec sa carte de crédit, et que nous payons en dollars US. Comme ça, en pleine rue. Et comme le taux change tous les jours, nul doute que tout le monde en profite. Mais après tout...
Il fallait 170 000 bolivars pour 1 dollar le jour de notre arrivée. Le lendemain, à l'’épicerie, le taux était de 190 000 bolivars. Effrayant !

L'’accueil de la population est excellent. Les gens sont d'’une grande gentillesse. Le village est très joli, très propre et agréablement fleuri. Les rues sont de sable blanc. Pas de goudron, trois camions, deux voitures, pas de scooters ni de mobillettes. Un calme et une sérénité qu’on n'’avait pas rencontré depuis très longtemps.
Il y a de très nombreuses posadas, petits hotels locaux, qui accueillent les vénézuéliens qui en ont les moyens et qui viennent ici avec de petits avions, car à Gran Roque, il y a un petit aéroport. Une piste à la lisière du village et trois à quatre petits coucous par jour. Pas vraiment dérangeant.

Actuellement au mouillage de Cayo Frances, on se laisse bercer au seul bruit de la houle qui vient briser sur le récif en face de nous, et de l'alizé qui souffle très modérément. Juste pour rafraîchir la température qui commence à monter. Cet après midi, ce sera baignade, puis un petit tour à pied sur la plage. Tranquille, le maître mot des habitants d'’ici.



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