Une vieille ville superbe, mais qui se mérite.

22/01/2016 : Carthagène des Indes

La cathédrale St Pierre

On n'a qu'une seule occasion de faire une première bonne impression. Une lapalissade me direz-vous. Sans doute, mais si on devait donner une note pour notre arrivée ici au mouillage de Carthagène, ce serait zero sur vingt. Nous sommes donc partis sur de très mauvaises bases. Mais voilà, et heureusement, la première impression peut-être trompeuse. Déjà deux semaines que nous sommes ici, et nous y avons passé un excellent séjour. Carthagène fera partie sans conteste de nos belles escales.

Tout d'abord, nos conditions de mouillage. Autant le dire tout de suite à ceux qui, comme c'était notre cas, auraient quelques espérances d'un repos bien mérité dans une marina avec eau et électricité à tous les étages, il n'y a pas de place au Club Nautico pour les visiteurs. Il faut mouiller devant. Ce qui implique de continuer à fabriquer son électricité, et à bidonner pour s'approvisionner en eau douce. Aucun espoir de faire tourner un dessalinisateur dans ce marigo, et pas de jolie station service où on pourrait s'ammarrer pour faire les pleins.

Mais a part ça, tout est organisé pour simplifier la vie des plaisanciers. Le Club Nautico a un joli quai très propre pour amarrer les annexes. On y trouve, outre le Club, un café restaurant ouvert l'après-midi, dont la terrasse reste à disposition des utilisateurs 24 h sur 24 avec Wifi gratuite. La porte à côté s'ouvre sur le local des machines à laver et de séchantes. Puis nous avons les douches et les toilettes, ainsi que le robinet d'eau douce (gratuite) qui permet de bidonner à l'envi.

Et, cerise sur le gateau, le supermarché Caruffe est à moins de 100 m. Un super marché le mieux achalandé qu'on ait trouvé depuis la Martinique, et qui livre à la demande directement dans votre annexe. Il y a absolument tout pour des prix très raisonnables. Enfin, deux petits ships à 5 mn à pied, et un dentiste en cas de besoin !

Une seule ombre au tableau pour ce qui nous concerne, il est interdit de recharger les bouteilles de gaz « Camping Gaz ». Une histoire de valve paraît-il. Il nous a donc fallu acheter une grosse bouteille de 13 kg avec détendeur adapté et 5 m de tuyau. Trouver un endroit dans le bateau pour la stocker en sécurité bien que nous n'ayons plus aucune place depuis longtemps. Et surtout fabriquer une adaptation, car le diamètre du tuyau de la gazinière ne correspond pas à celui du tuyau de la bouteille. C'eût été trop simple. Et tout cela sans parler un mot d'espagnol, car, à l'instar de notre vieille France, ici dans la rue on ne parle pas un mot d'anglais. Mais comme à toute chose malheur est bon, à défaut d'être polyglote, nous sommes devenus des as du mime.
Bref, une histoire qui nous a bien occupé.

Un autre bon point pour le Club Nautico, c'est que nous sommes ici à deux pas de la vieille ville, le joyau de Carthagène. Deux grands pas tout de même, car il faut bien une vingtaine de minutes en marchant doucement. Chaleur oblige. Et pour ceux qui n'aiment pas marcher, pour 20 000 pesos soit une poignée de sous, il y a le taxi. Mais surtout pas d'inquiétude, ça ne fait que 6 €uros. A ce propos, nous sommes aller faire les courses ce matin chez Caruffe en prévision du départ. La caissière nous a demandé près d'un demi-million de pesos. Ca fait un choc.

Que dire de la vieille ville ? Que c'est magnifique, agréable et paisible. On n'y est pas agressés par les vendeurs ambulants ce qui permet de prendre son temps pour admirer les facades des maisons, toutes mieux fleuries ou arborées les unes que les autres. On a envie de tout photographier. Comme dans toutes les vieilles villes fortifiées, les rues sont étroites , alombrées et pour la plupart piétonnières. Et puis, tous les batiments sont bien entretenus et les rues sont propres. En un mot comme en cent, on s'y sent bien. Enfin, il est possible d'y trouver des restaurants pour toutes les bourses. Nous avons opté à chaque fois pour un établissement qui accueille essentiellement des locaux. On y a déjeuné pour 30 000 pesos (10 €) tout compris à deux.

La Colombie est également le pays du café et des émeraudes. Les rues foisonnent donc de boutiques de bijoux a base d'émeraudes montées sur or ou sur argent. Mais attention, ça sent un peu l'arnaque, car pour faire une bonne affaire, il est sans doute préférable de bien connaître le sujet. Pour le café, on a pris plaisir après chaque repas à conclure chez Juan Valdez par un « expresso doble » qui n'a rien à envier à notre si connu « What else » international. Un pur plaisir.
Tout ceci fait que nous y sommes retournés plusieurs fois, avec à chaque fois autant d'émerveillement. Nous avions visité La Havane à Cuba il y a deux ans, et nous avions beaucoup aimé. Carthagène est à notre goût d'un bien meilleur niveau.

Mais, comme tout a une fin, il nous faut partir vers d'autres horizons. Nous avons décidé de continuer sur une île colombienne au large du Honduras, Providencia. Nous n'irons pas à Panama, car la météo ne s'y prête pas vraiment pour revenir dans le nord vers Providencia, et parce que depuis deux ans maintenant, la passage dans l'archipel des San Blas est devenu très cher.

Nous surveillons donc depuis maintenant une bonne semaine l'évolution des fichiers météo. Les vents de nord est ont bien faibli ici pour notre départ. En revanche, il se prépare un gros coup de nord pour le week end à notre destination. Nous ne partirons donc que demain samedi le temps que ça se calme un peu là-bas, prochaine étape que nous devrions toucher mardi dans la matinée.



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