De Bonaire à Carthagène

14/01/2016 : Carthagène des Indes

Colombie

Depuis une dizaine de jours, nous regardons les fichiers météo avec attention, car la route qui mène de Bonaire à Carthagène est pavée de mauvaises intentions. C'est un parcours côtier de 450 milles qu'on peut faire de deux manières. La première en rasant la côte sur des fonds de 30 à 50 mètres, la deuxième en s'éloignant le plus possible, ce qui rallonge la route, mais permet d'éviter paraît-il une grosse houle qui sévit sur les hauts-fonds.

Nous avons lu un nombre important de récits de voiliers qui ont fréquenté le coin, et le moins qu'on puisse en dire est qu'il faut faire attention. Nous suivons de près l'amélioration des fichiers météo et nous avons choisi la première solution. Nous naviguerons donc à la côte à partir de Punta Gallinas.

Mais avant tout cela, nous ferons escale deux jours à Curaçao l'île voisine de Bonaire, ce qui permet de réduire la distance et de visiter l'ancienne capitale des ABC. Curaçao a été une escale pour rien, car il nous a fallu une journée complète pour faire les formalités d'entrée sortie. On a juste eu le temps de visiter le centre ville, de voir le pont de bateau s'ouvrir pour laisser passer un cargo, ce qui en soi est une véritable curiosité, et de constater que l'île est autrement plus développée que Bonaire.

Nous avons ensuite fait le parcours en trois étapes, ce qui n'était pas prévu, mais qui tout compte fait s'est avéré une bonne formule. Après deux jours et une nuit de navigation très agréable, nous avons mouillé derrière le Cabo de la Vela, cap de si mauvaise réputation que nous avons franchi dans de bonnes conditions, malgré une forte houle. Un mouillage très agréable, car malgré le vent toujours présent et fort, la mer est très plate et les fonds sableux de très bonne tenue pour notre ancre. Ce qui m'a permis de monter dans la mâture réparer une drisse de lazybag. Et pour ceux qui en auraient besoin, le mouillage est accessible de nuit sans aucune difficuté.

La deuxième étape a été elle aussi très agréable, bien qu'on se soit fait bien secouer au passage de Isla Aguja, la pointe qui précède l'arrivée sur Santa Marta. La même chose est arrivée à un catamaran qui est passé quelques heures derrière nous. Enfin, le troisième tronçon jusqu'à Carthagène a été le plus venté. Pour la première fois, nous avons dû sortir les cirés et nous attacher. Mais enfin, globalement tout s'est bien passé.

Nous voici donc à Carthagène des Indes, au mouillage dans la lagune qui jouxte la ville. L'ambiance y est tout à fait différente de nos mouillages habituels, car nous sommes entourés par les buildings tous plus hauts les uns que les autres, mais à deux pas de la vieille ville. Et puis d'un côté, très proche de nous, le quai des porte containers qui travaille jour et nuit, et de l'autre le port militaire avec ses bateaux et ses sous-marins. L'eau n'est pas très engageante, et personne ici ne se risque à faire fonctionner son dessalinisateur. Enfin, cerise sur le gateau, nous sommes sévèrement secoués, mais en journée seulement, par le ressac généré par une multitude de bateaux à moteurs qui passent à fond autour de nous.

On s'est donc posé beaucoup de questions en arrivant, et nous avons consulté rapidement quelques bateaux français qui étaient là avant nous. Et bien, unanimement, tous nous ont dit être très bien ici. Puissent-ils avoir raison.



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