Escale technique en Guadeloupe

25/09/2013 : Point-à-Pitre

St Pierre

Serons-nous jamais prêts pour notre départ en Polynésie ? A force de régler des problèmes qu'on ne connaissait pas la veille, on pourrait en douter. Mais se poser la question, c'est sans doute une manière de donner une réponse.

Nous traînons un problème d'hélice depuis le mois de décembre 2012. Personne n'a pu éluder ce problème, et pourtant, beaucoup de gens se sont penchés sur cette affaire. Seulement voilà, impossible de se lancer dans le Pacifique sans solution. Après neuf mois de tergiversations, nous avons décidé d'investir dans une hélice tripale repliable, quasiment une hélice en or massif compte tenu de son prix. Les pièces sont arrivées, et le montage sera fait ce lundi 30 en Martinique.

Mais alors, pourquoi la Guadeloupe ? Tout bêtement parce que nous avons un radeau de survie Viking, une marque qui n'est pas représentée en Martinique, mais en Guadeloupe. Or, un radeau de survie doit faire l'objet d'une visite technique tous les trois ans. Nous pensions pouvoir aller jusqu'en Nouvelle Zélande pour la prochaine visite, mais voilà, à force de causer à droite et à gauche, il se pourrait qu'on s'arrête une année entière en Polynésie, et en Polynésie, il n'y a pas de station Viking. Bien sûr, rien n'est actuellement décidé, mais dans ce cas de figure, il n'est pas possible d'attendre la Nouvelle Zélande pour la prochaine visite. On a donc décidé d'anticiper, et de faire un petit saut en Guadeloupe avant de partir.

Et puis en principe, après tout ça, on devrait être prêts.

Mais, comme à toute chose malheur est bon, nous avons fait un petit stop à St Pierre en Martinique et un autre aux Saintes en Guadeloupe. Deux escales que nous n'avions encore pas faites.

Saint Pierre est l'ancienne capitale économique de la Martinique, tout du moins jusqu'en 1902 date de l'éruption de la Montagne Pelée le jour de l'Ascension. St Pierre est essentiellement connu pour cette catastrophe qui a fait 26000 morts en quelques minutes et a coulé 40 navires dans la rade. Seul le Belem, trois mâts barque bien connu, y a échappé, car, n'ayant plus de place dans le port, il a dû aller mouiller dans une rade voisine, ce qui lui a épargné sa disparition. Il y a toujours beaucoup d'émotion a visiter les ruines toujours en place, et surtout la Cathédrale cercueil d'un nombre important de fidèles, l'éruption s'étant produite au moment de l'office de l'Ascension.
La Montagne Pelée est aujourd'hui bien tranquille, mais la ville ne s'en est jamais remise. Saint Pierre est actuellement un petit village de 4500 habitants, bien qu'élevé au rang de sous-préfecture il y a une vingtaine d'années.

Les Saintes forment un archipel situé à quelques encablures* au sud de l'île de la Guadeloupe. C'est un mouillage très protégé et très connu des plaisanciers pour la beauté du site, la clarté de son eau et le charme de son petit village. Seulement voilà, en pleine saison, il y a foule, et une grande partie du charme disparaît. Y passant fin septembre, il n'y a personne. Trois bateaux au mouillage... et nous. Autant dire seuls. Malheureusement, nous devons continuer notre route rapidement, car notre objectif est ailleurs. Nous n'aurons pas le plaisir de voir le couple de dauphins et son petit qui viennent se promener tous les jours sur le site du mouillage aux dires du responsable des bouées. En revanche, on usera et abusera des bains en eaux tempérées de tôt le matin jusqu'à la nuit tombée. Un vrai plaisir.

Et comme à toute chose malheur est bon, avons-nous dit plus haut, cette petite navigation nous a remis dans l'ambiance après un mois et demi passé dans la vraie vie du côté de l'hexagone.

* Encablure : terme marin qui définit une mesure de longueur approximative proche de 200 m soit 120 brasses**. Au figuré désigne une distance pas très éloignée, mais pas trop proche non plus !
** L'ancienne brasse française était de 1,624 m. La brasse anglaise vaut 1,824 m.



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