Stop à Sainte Lucie

07/07/2013 : Sainte Lucie

Ste Lucie

Il doit être écrit quelque part qu'on aurait de la peine de s'extirper des petites antilles. Après notre arrêt prolongé au Marin pour remettre le bateau en état, puis trois petites journées de détente aux Anses d'Arlet pour reprendre le rythme de la croisière en attendant le mauvais temps à passer, nous voici donc repartis vers le sud, direction Sainte Lucie. Sainte Lucie que nous connaissons pour y avoir passé le nouvel an, et Ste Lucie que nous aimons bien malgré la musique omni présente à partir de la tombée de la nuit.

La traversée est magnifique. Quinze nœuds de vent par le travers, et Ker Yamm est au mieux de ses possibilités, entre sept et huit nœuds, malgré une surcharge flagrante de début de voyage. Et puis, chose qui ne nous était plus arrivée depuis longtemps, une jolie coryphène d'un mètre vingt a le bon goût de mordre à notre traîne. Dieu que ce fut compliqué de la ramener à bord. Une chance, il nous reste encore un peu de place dans le congélateur.

Ancrés depuis mardi dans le superbe mouillage de Rodney Bay, Nous avons désormais tout notre temps, à la seule condition d'être partis vendredi soir, car ici, la nuit du vendredi au samedi est consacrée à la musique. Et quand on dit la nuit... c'est bien jusqu'au petit jour.
Les formalités de douane et de police se faisant à la marina, l'annexe est mise à l'eau. Dix petites minutes plus tard, on embouque le chenal pour pénétrer dans la lagune superbement protégée, et accoster au ponton d'accueil des dinghies. Surprise ! La marina est à moitié vide alors qu'il n'y a plus une seule place en Martinique. Même chose pour le chantier qui accueille les bateaux à sec ici à Rodney Bay, qui lui est absolument complet.

Depuis notre séjour chez les moustiques , on a une petite idée de retour en métropole qui nous trotte derrière la tête. Mais devant l'absence de solutions pour laisser le bateau, les choses en sont restées là. Et puis tout d'un coup... Alors, ni une ni deux, on pousse la porte du bureau de la marina, et la décision de rentrer est prise dans la journée. On s'offre un mois et demi pour voir les enfants, les petits enfants et toute la famille. Parce qu'après, il nous semble bien que ce sera plus compliqué. Au fur et à mesure de l'avancée de notre parcours, les distances vont s'allonger en même temps que les billets d'avion vont augmenter.

Un jour entier. C'est le temps qu'il nous a fallu pour mettre en place les transferts par avion, train et voiture. C'est une chose qui nous sidère à chaque fois. Tout ce qui est devenu parfaitement aisé en métropole avec Internet haut débit illimité, depuis son salon à la maison, est très compliqué dans notre cas. Ceci est un exemple pour bien comprendre :

  • 9:30 h du matin, transfert en annexe depuis le mouillage jusqu'à la marina
  • 10:00 h arrivée au café, commande d'un jus d'orange, car ce n'est pas encore l'heure de boire une bière bien qu'il fasse très chaud. Connexion sur Internet avec un débit moyen. Recherche de diverses solutions, toutes via la Martinique. Il y a bien une navette maritime depuis Ste Lucie pour Fort de France, mais les horaires ne correspondent pas. Bref, la solution est trouvée à midi.
  • 12:00 h : les horaires sont bien calés, l'avion jusqu'à Fort de France, puis celui jusqu'à Paris et enfin le train jusqu'à Genève. Il faut faire vite, car le site de Corsair nous dit qu'il ne reste plus que deux places. Mais avant tout, il ne faut pas l'oublier, on est au café. Alors on commande deux bières. C'est l'heure. On se regarde. On est bien d'accord ? Alors on y va. Dix minutes plus tard, fin de la procédure. Tout s'est bien passé. Les places étaient encore disponibles. Saisie des éléments de carte de crédit, et là... Verisign nous demande un code fourni par la banque sur notre téléphone portable, qui lui bien sûr est sur le bateau.
  • 13:00 h : retour au bateau très énervés.
  • 14:30 h : retour au café. Commande de deux express, et surtout pas de deux cafés, car ici c'est du regular américain. Bref, reconnexion sur le site de Corsair. Et là, plus de place aux dates voulues, et une envie de tout envoyer promener.
  • 15:00 h : contact avec les enfants sur Skype. Il est 21:00 h en France. Et tranquillement, depuis leur salon, avec leur haut débit illimité, le téléphone à porté de main, tout se règle en moins d'une heure en changeant de compagnie.
  • 16:00 h : enfin tout est réglé. La serveuse nous fait les gros yeux, et nous quittons le café soulagés malgré tout. Après un passage par le bureau de la marina pour confirmer notre réservation, il nous faut encore un bon quart d'heure pour retrouver notre bateau.
  • 17:00 h : il nous aura fallu la journée pour peu de choses.

Loin de nous l'idée de nous plaindre. Mais c'est un bon exemple qui illustre le fait que notre société est désormais organisée autour d'outils qui ne sont pas nécessairement accessibles à tout le monde, y compris sur le territoire métropolitain.

Après tout cela, nous mettons le cap au sud, car il nous reste une bonne semaine pour descendre aux Grenadines. Et là, pas de chance, après un petit quart d'heure de navigation, nouvelle panne, mais de moteur cette fois. Décision est prise de rentrer au port le temps qu'il faudra pour régler définitivement nos derniers problèmes, ce qui semble fait après trois jours de travail.

Il nous reste maintenant six jours avant le retour à la marina. Puis ce sera pour le bateau la mise en configuration « cyclone » exigée par les assurances, et pour nous le retour à compter du 19 juillet jusqu'à mi-septembre... date de nos prochaines nouvelles.



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