Ker Yamm en chantier

24/06/2013 : La Marin

Chantier

Quand on met un bateau en chantier, on sait quand ça commence, mais jamais vraiment quand ça finit. Ker Yamm a été mis à terre pour une durée de quatre jours, puisque ici, c'est le forfait minimum et tout était bien calé pour la remise à l'eau. Mais voilà, pour que tout se passe bien, il ne faudrait pas faire les multiples vérifications d'usage, car malheureusement, si on cherche, on trouve.

Quand le grutier à posé le bateau sur sa quille, il a fallu se rendre à l'évidence qu'il y avait un petit jeu sur l'arrière, entre la coque et la quille. Rien de grave a priori. Il suffira de resserrer les boulons de quille, ce qui est normal au bout de 6 ans et de notre longue navigation au près. Seulement voilà, en resserrant le boulon le plus à l'arrière, celui-ci m'est resté dans les mains : boulon cassé. La tuile.

Comme nous étions invités à manger le couscous le soir même sur le « Lady Isabelle », le bateau de mon ami retrouvé, et comme un expert maritime était présent, en ai glissé deux mots. Le verdict : il faut déquiller pour réparer, et qui dit déquiller, dit démâter, car sinon, le bateau risque de basculer sur son ber.

Compte tenu des sommes engagées, nous nous sommes rapprochés du chantier Dufour, car à l'évidence, nous étions en présence d'un vice caché : une pseudo soudure qui s'oxyde à l'intérieur de la quille en plomb, et qui provoque la rupture du boulon. A notre grand étonnement, Dufour a botté en touche car la période de garantie (5 ans) était passée, ce qui n'a rien a voir, puisqu'il s'agit d'un vice caché, et que le bateau n'a que 6 ans. Dufour a même refusé par mail de nous donner un process de réparation au motif que le fabricant de la quille n'existait plus. Un comble. Bien évidemment, il ne fait aucun doute qu'un tribunal nous donnerait raison in fine. Mais cela nous oblige à rester sur place au moins 6 mois sans naviguer, au risque de mettre notre projet en danger. Nous avons donc décidé de réparer à nos frais selon un process fourni par l'expert maritime. Merci Jacques.

Il va sans dire que je n'incite plus personne à acheter Dufour, car si la marque avait encore une petite réputation, à l'évidence, quand il y a un problème, il n'y a plus personne. Et ceci est extrêmement inquiétant. Je n'imagine pas découvrir le même problème du côté de Panama ou un peu plus loin dans le Pacifique.

Bref, toute cette affaire nous a pris trois semaines. Vingt-trois jours exactement à se faire attaquer nuit et jour par les moustiques dans un gourbi sans nom, car on ne peut pas appeler ce chantier autrement. Je n'ose même pas prononcer le mot de port à sec.

Aujourd'hui, toute cette affaire est derrière nous. Nous sommes au mouillage à Sainte Anne pour le week-end, et notre croisière va reprendre dans un peu plus d'une semaine. Il faut en effet finir de gréer les voiles, remonter au mât, car dans la précipitation du remâtage, le feu de tête de mât a été monté à l'envers. Et puis ensuite ce seront quelques lessives et une journée complète pour les courses. Enfin, comme la météo de fin de semaine n'est pas très bonne, nous allons rester dans les parages avant de partir vers le sud.



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