Cuba : voyage en terres inconnues

25/03/2013 : Cienfuegos

Les jardins de la reine

Après une nuit abominable, durant laquelle il a été impossible de dormir compte tenu des cris de fauves de pseudo chanteurs jamaïcains, et ce jusqu'à 5 heures du matin, nous embouquons la passe au lever du jour, pas mécontents d'échapper à ce monde de fous. Une journée et une nuit de navigation plus tard, nous jetons notre ancre dans l'archipel des « Jardins de la Reine » en territoire cubain.

Cuba, enfin. D'abord deux nuits et une journée à Cachiboca, mouillage au milieu de la mangrove, seuls au monde. Nous goûtons aux plaisirs de la plage de sable blanc et des eaux transparentes du lagon. Puis, après une matinée de navigation, nous jetons l'ancre à Cayo Algodon Grande. L'entrée dans le mouillage est un peu délicate, car il n'y a pas de fond, et on a failli se faire prendre. Mais une fois à l'intérieur, c'est assez exceptionnel. Seuls également au milieu de la mangrove, une eau plate à souhait car la protection y est excellente. Le calme absolu.

Le soir venu, un bateau de pêche est venu mouiller à nos côtés pour y passer la nuit. Un petit bonjour de la main, et quelques minutes plus tard, nous avons deux pêcheurs, à bord de leur annexe en bois, venant nous voir avec crabes et langoustes en signe de bienvenue. Et sans connaître trois mots d'espagnol, nous apprenons qu'ils sont cinq à bord, que l'un des deux est le cuisinier, qu'ils passent toutes leurs nuits dans ce même mouillage, et maintes autres choses fort intéressantes. On leur a donné trois ou quatre choses qu'on avait préparées, et ils sont repartis tout contents. Le lendemain, je suis allé leur porter un gâteau que Cécile avait fait, et rebelote, langoustes et poisson. Une chance, on a de quoi congeler à bord.

Cuba, c'est le pays de la langouste. Il suffirait, avait-on cru entendre dire, de se pencher et de les ramasser sous le bateau. On a bien essayé, mais sans succès, car il ne faut pas croire tout ce qui se dit. La vérité, c'est que pour pêcher la langouste, il faut s'y connaître un minimum. On va donc prendre des cours.

Le temps passant vite dans ces conditions, nous avons du lever l'ancre pour aller un peu plus loin, et découvrir d'autres choses tout aussi belles. Des têtes de corail magnifiques avec un aquarium de poissons tout autour. A défaut de langoustes, on a tiré des balistes. Ce n'est pas bien glorieux, car ce sont des poissons tellement curieux de nature, qu'ils ne se méfient pas. Alors tirer une flèche dans ces conditions... Mais c'est tellement bon. On a l'impression de manger de la sole.
Alors, après une semaine de ce régime, le temps est venu de régulariser notre présence sur le sol cubain, et nous mettons le cap sur Cienfuegos.

Arrivés un lundi à 10:00 h du matin, nos opérations de douane se sont terminées le soir vers 17:00 h. Bien qu'on y soit préparés, après quelques heures, on n'en voit pas le bout. Sans reprendre la liste des administrations qui sont passés à bord, il faut savoir qu'il y en a eu 7 en tout, et sans vraiment de moyens pour exercer leur métier. Étant au mouillage faute de place au port, il nous a fallu faire le taxi avec l'annexe, service par service. Malgré tout, les opérations se passent dans la bonne humeur. Les gens font leur travail sans zèle exagéré. Tout le monde se déchausse sur le bateau, sauf les chiens qui en plus laissent des poils partout. Mais bon ! On le savait, et après tout, personne ne nous a obligé à venir ici.

Enfin, dès que nous avons été libérés, un petit tour en ville s'est imposé. Comment le dire ? C'est un brin déroutant de prime abord. Un vélo-taxi pour nous conduire au centre ville, des voitures d'un autre age, des camions transformés en bus, des immeubles délabrés, les gens qui font la queue devant la boulangerie, d'autres qui jouent aux échecs en pleine rue, des magasins sans vitrine, mais partout des gens sereins et gentils.

Puis, nerf de la guerre, un petit tour à la banque s'impose, plus précisément aux deux banques de la ville pour trouver un distributeur qui fonctionne, et qui nous délivre des CUC, nom bizarre de la monnaie des touristes. Mais aussi une petite visite au bureau de change pour changer quelques CUC en « pesos national » qui nous serviront au marché notamment.

Enfin, après un passage rapide sur la place centrale pour ce premier jour, une bière bien fraîche et vraiment pas chère au café du coin, un vélo taxi nous aborde dans la rue, "taxi ?" et nous rentrons avec lui.



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