Des Îles Canaries aux Îles du Cap Vert.

31/10/2012 : Sal (Îles du Cap Vert)

Carpaccio

Nous sommes toujours en mer et luttons dans le petit temps pour arriver ce soir ou dans la nuit. Sinon, nous sommes quittes pour arriver dimanche, car d'ici là il n'y a pas de vent de prévu.
Nous sommes partis de Gran Tarajal mercredi dernier, il y a tout juste 7 jours, avec des prévisions de petit temps, mais correctes tout de même. Nous avons parcouru 800 milles en ligne directe soit 110 milles par jour en moyenne, mais avec trois jours au moteur. On dira que c'est une petite moyenne.

Actuellement à 38 milles des côtes, nous venons de vider notre dernier bidon de 20 litres dans le réservoir, et nous attendons une petite brise pour mettre à la voile et ainsi préserver le peu de carburant qui nous reste pour produire de l'énergie dans les jours qui vont venir.

Il fait chaud. Depuis hier le thermomètre du bord indique 30° à l'intérieur. Ce sont nos premières chaleurs depuis notre départ du 1er juin. On ne va pas s'en plaindre, mais cela demande un petit temps d'adaptation. Dormir avec la chaleur et le bruit du moteur, ce n'est pas forcement de tout repos. Mais on se rattrapera à l'escale.

Notre idée de départ était de frôler les côtes marocaines pour au moins rentabiliser notre équipement de pêche à la traîne. Objectif atteint. En deux jours le long des côtes, nous avons fait dix bonites d'environ 3 kg chacune, une coryphène et un maquereau espagnol. Sans compter ceux que nous avons laissés échapper. Les frigos sont pleins. Les conserves sont faites. Il nous reste juste un peu de place pour ce que nous pourrions trouver au Cap Vert.

Et puis un matin, sans même s'y attendre, nous avons fait la connaissance de nos premiers poissons volants. Là, morts sur le pont. Depuis, on en voit tous les jours, des vivants ceux-là, qui s'envolent devant le bateau, comme une envolée de moineaux. C'est très étonnant.
Très étonnants également ces oiseaux plongeurs au large du Maroc qui pêchent en piqué tel des avions de voltige. Il y en avait des centaines. Preuve qu'en dessous, il y a encore de quoi manger à cet endroit là. C'était vraiment très beau à voir.

En tout cas plus joli que la traînée de pollution de plus de 50 milles que nous avons traversée au nord du Cap Vert. Sans doute le dégazage assassin d'un cargo qui était passé dans le coin pas très longtemps avant nous. Il faut le voir pour le croire.

Une traversée qui nous a aussi obligés à mettre un peu d'ordre dans nos horloges. Paris est à GMT+1 depuis dimanche, et les Iles du Cap Vert à GMT-1. Nous recevons par ailleurs nos informations météo en heure GMT. Sachant que les choses ne vont pas aller en s'améliorant, il fallait décider de l'heure à laquelle nous allions vivre.
En mer, ce sera l'heure du fuseau horaire dans lequel nous serons. A terre, ce sera l'heure officielle du pays.

En fait c'est tout simple. La terre étant ronde depuis Galilée, elle fait un arc de 360°. La terre tourne sur elle-même en 24 h soit 360/24 = 15° de longitude par heure. Il y a donc 24 fuseaux horaires de 15° chacun, 12 à l'est du méridien 0 (méridien de Greenwich) et 12 à l'ouest.
Pour ce qui nous concerne, nous changerons donc de fuseau horaire à chaque fois que nous aurons parcouru 15° de longitude dans l'ouest.

Après la théorie, la pratique. Nous sommes dans les îles du Cap Vert, par 22°55 de longitude ouest. Nous avons reculé nos montres d'une heure quand nous avons atteint 15° ouest, et changerons de nouveau quand nous atteindrons 30°W. Mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes donc à GMT-1 pendant que La France est à GMT+1 depuis dimanche dernier.
On s'y perd vite si on n'y prend pas garde. Cependant, pour toujours avoir la bonne référence, et faciliter les conversions, la pendule du bord est calée à l'heure GMT.
Sur ce, bonne nuit et faites de beaux rêves.



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