Viñales, la baie d'Ha Long sur terre

10/04/2013 : Viñales

Viñales

Ce matin nous partons vers Viñales, mais sans trop savoir comment. Petit déjeuner à la « casa particular » avec une étudiante québécoise inscrite à l'université de la Havane et ses parents qui sont venus la voir. Malgré qu'il n'y ait plus la barrière de la langue, ni celle de la nationalité, la loi du silence est toujours de mise. Les sujets politiques sont écartés d’emblée. Les murs auraient des oreilles.

Nous quittons ensemble la « casa ». Un taxi les attend dans la rue pour les conduire à l'aéroport. Au revoir, au revoir . Une bise par ci, une autre par là. Mais avant de se quitter, nous profitons de notre interprète d'un jour pour demander au taxi la meilleure solution pour rejoindre Viñales. Trois minutes après, montre en main, nous avions notre propre taxi devant la porte, au prix du bus, pour faire les 200 km de route vers notre prochaine destination.

Viñales, c'est la campagne, la vallée du tabac. Une vallée classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Évidemment, rien à voir avec La Havane. Nous arrivons dans un village tout en longueur avec ses petites maisons basses, toutes transformées soit en « casa particular » soit en café restaurant. Une petite demi-heure sous un soleil de plomb pour trouver de quoi se loger à notre goût, loin du bruit de la route principale, et nous voilà installés dans une jolie petite maison bleue pour deux nuits. L’hôtesse est d'une grande gentillesse et ne sais pas quoi faire pour nous être agréable. Elle est d'ailleurs très inquiète quand on lui explique notre intention de visiter toute la vallée à pied et sans guide. Ce que d'ailleurs nous ferons le lendemain sans aucune conséquence fâcheuse.

La vallée de Viñales, c'est une vallée bordée de mogotes, ces bosses de calcaire couvertes de milliers de palmiers. Ce sont des chemins creux de terre rouge tout juste praticables quand la pluie vient de tomber, mais d'une beauté sans égal. Ce sont ces paysans qui cultivent leur lopin de terre avec une charrue digne du musée, mais attelée à deux bœufs qui doivent se reposer à chaque fois qu'ils font demi-tour au bout du champ. Ce sont ces champs de tabac cultivés avec des secrets ancestraux qui produisent vraisemblablement le meilleur tabac du monde. C'est surtout une vallée qui offre un cadre exceptionnel pour de nombreuses promenades à pied ou à cheval.

Nous avons marché et encore marché, seuls promeneurs, et rencontré les paysans locaux tout à leur travail, d'autres à cheval en route pour récupérer quelques touristes. Nous nous sommes beaucoup arrêtés pour contempler le paysage qui s'offrait à nous, jusqu'à un promontoire duquel on pouvait admirer la vallée, et où nous avons rencontré un couple belge à vélo avec leur petite fille. Puis nous sommes revenus, toujours à pied, sains et saufs au grand étonnement de notre hôtesse.

La nuit qui a suivi a été très bonne. Au petit matin, notre taxi nous attend devant la porte, taxi que nous partageons jusqu'à La Havane avec deux étudiants en médecine irlandais en stage à Cuba. Très intéressant, car nous avons la confirmation du niveau de la médecine cubaine, et surtout de son organisation. Comble de chance, notre chauffeur parle anglais, conduit de manière exceptionnelle, car il est chauffeur de maître en Italie 9 mois par an, et connaît un petit restaurant en bord d'autoroute où nous déjeunons pour 3 €uros boisson comprise. Il nous montre, très fier, sur son Iphone, la photo de sa copine en Italie et une autre de son autre copine, mais à Cuba.
Il nous a fallu cinq heures pour retrouver Cienfuegos et sa marina. Mais on n'a pas vu le temps passer.



Article précédent Article suivant
Ker Yamm autour du monde